Un vent de mobilité dans l’air des entreprises

Mobilité entrepreneurs Bruxelles

Havre de paix animé, la journée sans voiture clôture la semaine de la mobilité à Bruxelles. Une occasion de réfléchir aux défis et perspectives en matière de mobilité pour les entreprises bruxelloises. La crise du Covid-19 et les enjeux environnementaux ont profondément questionné notre rapport à la mobilité. Les mesures croissantes pour améliorer la qualité de l’air (et de la vie) à Bruxelles impactent inévitablement l’entrepreneur dont l’activité nécessite un véhicule. Considérer cette évolution comme l’opportunité d’explorer d’autres solutions mobiles, tout en évitant les écueils financiers, voilà le défi qui s’annonce aux entreprises.

LA JOURNÉE SANS VOITURE : UN CALME QUI SE RESPIRE

Ce qui frappe au premier coup de pédale, c’est le silence. Un silence que l’on respire à plein poumons. En l’absence de moteurs, des sons oubliés nous parviennent : un chant d’oiseau, le son lisse d’une roue de vélo sur l’asphalte, des rires d’enfants, des bribes de conversation entre cyclistes, la musique qui s’échappe d’un mini-ampli, fourré dans un sac à dos… Bercés par ce calme soudain, on se surprend à réduire la cadence…

Pour la 21ème fois à Bruxelles, le dimanche sans voiture a démontré à quel point cette dernière participe à la pollution atmosphérique. Bruxelles-Environnement l’observe particulièrement sur les axes très fréquentés : à la station Arts-Loi, par exemple, les concentrations de monoxydes d’azote (NO) et de dioxyde d’azote (NO2) mesurées ont respectivement baissé de 82% et 86% par rapport à un dimanche moyen. La chute est encore plus marquée si l’on compare avec un jour de semaine moyen : les concentrations de NO et de NO2 ont alors respectivement fondu de 92% et 91%.

Résultats aussi impressionnants qu’éphémères, puisqu’ils ne comptent qu’un jour par an et, qui plus est, un dimanche.

DÉCONFINÉE, LA VOITURE REVIENT AU GALOP

Inévitablement, les confinements successifs ont modifié les habitudes de déplacement des Belges et fortement réduit leurs trajets domicile-travail. Selon un Position Paper de Teletravailler.be, en 2020, on a constaté une baisse de 65,4% des déplacements, à Bruxelles près de 70%. Les distances parcourues se sont limitées à la périphérie du domicile et ont encouragé la mobilité douce (marche et vélo).

Malheureusement, cette tendance ne semble pas suffisamment ancrée pour s’installer durablement, au-delà de la crise. Toujours selon Teletravailler.be, en 2021, « Non seulement les Belges conduisent plus mais ils voyagent également moins de manière active que l’année précédente – la part de kilomètres à pied à Bruxelles a baissé de 20,5% à 11,7%. En moyenne, 10 % de déplacements en moins sont effectués à vélo en 2021 (5,8 % contre 6,5 % l’année dernière).

En juin 2020, l’enquête internationale du prestataire de services SD Worx, constatait que le coronavirus n’a pas changé la préférence pour la voiture. « Sept Belges sur dix optent pour la voiture pour leurs déplacements domicile-lieu de travail. La voiture personnelle domine dans toutes les régions mais à Bruxelles, au même niveau que le  métro, tram, bus ». Dans la capitale, le vélo fait plutôt partie des combinaisons avec les transports publics.

VERS LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE DES ENTREPRISES ?

Dans la foulée des accords de Paris, la Région bruxelloise poursuit ses efforts, pour améliorer la qualité de l’air et la santé des Bruxellois. Objectifs : la sortie du Diesel en 2030 et des véhicules essence en 2035.

Voici en résumé le calendrier des mesures les plus marquantes :

  • 2018 : implémentation de la Low Emission Zone (LEZ), zone de basses émissions.
  • 2020 : interdiction des véhicules diesel Euro 3.
  • Janvier 2021 : Bruxelles devient Zone 30km/h ; hausse de la taxe sur les voitures de société.
  • Au 1er janvier 2022 : les véhicules diesel de norme Euro 4 ne pourront plus circuler en Région bruxelloise (risque : amende de 350€ après une période de transition de trois mois).
  • La Région écartera les véhicules diesel Euro 5 et essence Euro 2 en 2025.

Pour optimiser cette stratégie, les gouvernements (Régionaux et Fédéral) ont mis en place une série d’incitatifs, dont :

  • La nouvelle prime Bruxell’air, qui encourage les Bruxellois à renoncer à leur voiture. Avec l’octroi d’un budget mobilité (de 500 à 900€) pour une durée de deux ans, permettant de piocher, à la carte, parmi une palette de services : transports en commun, taxis, voitures partagées, vélos, trottinettes…
  • La prime LEZ, permettant de remplacer un véhicule utilitaire léger (catégorie N1) : 3000€.
  • Avantage fiscal pour l’installation de bornes de recharge (particuliers et entreprises), afin de développer l’infrastructure de recharge pour les voitures électriques en Belgique.

Bien que les enjeux restent de taille, il semble que la crise sanitaire ait fait tourner le vent, en faveur de la transition écologique. Quel en est l’impact sur la mobilité de l’entrepreneur et celle de son entreprise ? Une chose est sûre : les confinements – et le télétravail globalisé – ont accéléré la réflexion de l’entrepreneur sur la mobilité durable. Des solutions concrètes, adaptées aux besoins des travailleurs émergent.

 


Sources :

 

 

Valérie Decruyenaere, chargée du projet 7 Jours santé

 

LE VÉLO-CARGO : POUR DES LIVRAISONS SÉCURISÉES, EFFICACES ET DURABLES

Ces dernières années, les start-up de la mobilité douce ont fleuri dans les villes européennes.

A Bruxelles, par exemple, la coopérative Urbike :

  • propose des services de livraison à vélo aux entreprises, pour tout type de marchandises, destinées à leurs clients privés et professionnels ;
  • accompagne les entreprises dans leur transition vers la cyclo-logistique ;
  • loue et vend du matériel roulant pour les livraisons à vélo et adapté aux besoins (entretiens compris) ;
  • valorise le travail de coursier par des formations, assurant la sécurité, la performance et la durabilité des déplacements à vélo cargo.