Marie Verwacht

Marie Verwacht témoignage

Naturopathe


Présentation

Je suis naturopathe. Je travaille particulièrement en prévention et en maintien de la santé. C’est complémentaire et cela ne remplace pas une approche médicale. Je propose des pistes pour être au plus proche de la santé, par une meilleure hygiène de vie, une meilleure alimentation… Il existe beaucoup d’outils naturels : les plantes, les approches énergétiques, manuelles… Mes outils sont principalement les plantes médicinales et la nutrithérapie. En plus de mes consultations, j’anime des stages et ateliers pour mieux connaitre les plantes sauvages, médicinales ou comestibles. Je suis aussi formatrice d’une méthode de connaissance et de gestion de la fertilité par la symptothermie.

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J’aimerais améliorer ma gestion du temps

On dit souvent qu’être indépendant, c’est gérer son temps comme on veut. Qu’en penses-tu ?

Etre « maître de son temps » et n’avoir de comptes à rendre à personne est une liberté extrêmement précieuse ! La difficulté, lorsqu’on veut développer une activité et progresser, et qu’on n’a pas les moyens de payer du personnel pour déléguer certaines tâches, c’est qu’on est vite débordé, perdu dans une masse de choses à faire et qui nous détournent du cœur de notre métier: administration, comptabilité, communication… Ceci dit, je ne suis pas sûre que les patrons qui peuvent engager du personnel ne soient pas tout aussi débordés !

As-tu l’impression de respecter ton rythme et tes limites personnelles?

Personnellement j’ai du mal à fixer et respecter des limites horaires, à trier les priorités et, souvent, je n’arrive pas à me « débrancher ». La discipline, la planification et la structure ne sont pas mes points forts. Résultat : je suis assez souvent stressée et je ne m’autorise pas clairement à prendre des congés. Je gère mon temps un peu au jour le jour. C’est une chose que j’aimerais améliorer pour moi et pour mes proches.

Je sais que je devrais m’arrêter …

Quelles sont les situations qui, pour toi, génèrent du stress ?

A l’époque des cavernes, le stress représentait une menace directe contre laquelle il fallait se battre ou s’enfuir et c’était très vite résolu. Aujourd’hui, les sources de stress sont diffuses et permanentes.

Dans ton travail actuel d’indépendante, qu’est-ce qui génère du stress ?

Mon activité est relativement récente. C’est une reconversion qui demande une certaine adaptation. Je ne suis pas encore tout à fait autonome financièrement ; je dois toujours développer mon activité, communiquer… J’ai des difficultés à « me vendre » donc c’est une source de stress. Le fait de ne pas être confortable financièrement ; le fait que je n’ai pas encore une longue expérience : chaque nouveau programme de santé est un challenge. Mais en même temps, c’est une force parce que je ne suis pas sur des autoroutes. Je travaille plutôt trop que trop peu pour chaque personne. Côté personnel, je voyage entre la France et la Belgique donc, à chaque déplacement, je dois me réadapter à un nouveau lieu. Cela cause aussi du stress. 

Comment ressens-tu le stress dans le corps ?

C’est une question que je pose souvent aux personnes que je reçois. Mais est-ce que je me la pose à moi-même ? Le stress se traduit par une difficulté à dormir, je digère moins bien, j’ai plus de mal à me concentrer, je suis un peu éparpillée, un peu « en panique ».

Qu’as-tu trouvé comme moyens pour désamorcer le stress ?

Je ne gère pas très bien mon stress. Je suis une fonceuse. Je sais que je devrais m’arrêter, aller prendre l’air, faire un peu d’activité physique, me déconnecter, pour pouvoir après mieux me reconcentrer. Mais j’ai du mal à lâcher. J’ai tendance à me coltiner l’activité en cours jusqu’à ce que ce soit terminé. Ce n’est pas encore au point.

La crise sanitaire t’a-t-elle causé du stress supplémentaire ?

En ce qui me concerne, non. Je vis dans des conditions assez agréables. Le confinement a donc été l’occasion d’une pause appréciable. Après, les choses se sont remises en place en douceur, avec des consultations par Skype. C’était assez confortable finalement.

Les coordonniers sont toujours les moins bien chaussés

Donc, les troubles du sommeil surviennent dans un moment de stress, lié à ton activité professionnelle ?

Oui. Mais ce n’est pas la seule cause. On a un moins bon sommeil à 50 ans que 20 ans auparavant. Mais le stress y est pour beaucoup : quand on est stressé, on a tendance à boire plus de café…

Pour réguler ton sommeil, as-tu recours aux plantes que tu connais ?

Pas du tout. Les cordonniers sont toujours les moins bien chaussés. Je n’applique pas à moi-même les conseils que je donne à mes clients. J’ai beaucoup de mal à me tenir à un traitement. Cependant, je prends du magnésium et ça aide !

Comment se passent les relations de travail ?

En tant qu’indépendante, à part mes clients, j’ai peu de relations de travail. J’ai des partenariats occasionnels, pour les ateliers, les stages… C’est plutôt stimulant, chaque fois nouveau, de belles rencontres.

À vélo, je suis très gênée par les montées… pour manger, je ne suis pas rigoriste

Dans tes trajets à Bruxelles, es-tu gênée par le trafic, la pollution, le bruit ?

A Bruxelles, je me déplace en vélo. Je suis très gênée par les montées. Mais aussi la pollution, l’agressivité. Il n’y a pas toujours une bonne entente entre automobilistes et cyclistes. J’ai l’impression que cela s’est intensifié depuis le confinement. Durant cette période, des équipements ont été installés pour les cyclistes, afin de diminuer le trafic automobile. C’est difficile pour les automobilistes et cela génère peut-être du stress et de l’agressivité.

Quels sont les freins à la pratique d’une activité physique ?

L’activité physique n’est clairement pas ma priorité. J’ai besoin de bouger mais le vélo et la marche me suffisent.

Pourquoi est-ce important d’avoir une alimentation équilibrée ?

Sinon, je ne me sens pas bien. Je n’ai plus 20 ans donc je ne digère plus des briques… Si je mange mal, j’ai aussi des troubles du sommeil.

Il y a-t-il des moments où tu fais moins attention à ton alimentation ?

Oui bien sûr, il y a plein d’exceptions. Je ne suis pas du tout rigoriste. Mais ça dépend de différents facteurs. Par exemple, les vacances. J’ai fait un voyage au Mexique : on a mangé des choses bien grasses, pleines de glucides. Et ça c’est très bien passé. Sans doute parce que j’étais en vacance. Si on accumule une mauvaise alimentation, de la fatigue et du stress, la coupe déborde.

Le confinement a-t-il eu un impact sur ton alimentation ?

Non. J’ai eu un confinement très actif parce que j’étais à la campagne. J’ai fait beaucoup de travail physique. 

Mes journées n’ont pas de début et de fin

As-tu des difficultés à concilier vie privée et vie professionnelle ?

Oui, c’est très compliqué. Ma vie professionnelle est intimement mélangée à ma vie privée. Il n’y a pas de limite claire. Mes journées n’ont pas de début et de fin. Quand je suis très occupée par ma vie professionnelle, j’y pense tout le temps. Même la nuit, ça continue à turbiner.

Planifies-tu des moments de ressourcement rien que pour toi ?

Oui… des petits moments. Mais c’est un peu impromptu ; ce n’est pas planifié. 

Saisir l’occasion et mesurer le chemin parcouru

Quels sont les facteurs qui influencent la confiance en toi ?

Les retours de mes clients ou stagiaires. Quand j’atteins les objectifs que je me suis fixés. Quand j’arrive à bien clôturer une tâche.

Prends-tu parfois un moment de recul pour faire le point sur ton activité ?

Ce sont les occasions qui m’offrent cette possibilité. Par exemple, voici un excellent moment de recul et de prise de conscience de mon évolution : j’ai participé deux fois au jury d’examen de fin d’étude de mes « pairs » en naturopathie… D’une part, cela m’a donné plus de confiance en moi, le fait d’être appelée à siéger dans ce jury et, d’autre part, cela m’a permis de mesurer le chemin parcouru depuis la fin de mes études (il y a 4 ans) jusqu’à aujourd’hui.

 


Interview réalisée en 2020.