Yves Keuleers
Expert immobilier
Présentation
« J’ai 34 ans et je suis indépendant depuis plus de deux ans. J’ai été agent immobilier pendant 5 ans et puis je me suis dirigé vers l’expertise immobilière. J’ai d’abord travaillé dans un bureau d’expertise pendant un an et ensuite j’ai décidé de me mettre à mon propre compte en lançant seul l’agence Keuleers Expertises. Le lancement s’est bien passé et tout se déroule bien jusqu’à présent. »
Gérer et équilibrer les temps
Combien d’heures environ travaillez-vous par semaine ?
En moyenne, 55 heures, samedi compris. Vu que je me suis lancé il y a 4 mois, c’est maintenant qu’il faut tout donner. Je pense que c’est une étape obligatoire dans le lancement d’une société, surtout quand on est tout seul. J’aimerais freiner un peu dans 6 mois, un an.
Êtes-vous satisfait de votre gestion du temps ? Quels seraient les moyens de l’améliorer ?
Actuellement je ne vois pas vraiment de moyens d’améliorer ma gestion du temps. J’essaie de prévoir une ou deux fois par semaine d’aller faire du sport en salle mais, à chaque fois, il y a quelque chose qui vient se greffer à la place. Pour le moment, ma priorité est d’avoir de nouveaux clients et de faire en sorte qu’ils deviennent réguliers.
Pour vous, la gestion du temps est-elle une cause de stress ?
La gestion du temps augmente mon stress à certains moments, parce que ça m’empêche de faire certaines choses : du sport, prendre du temps pour moi ou me reposer tout simplement. Gérer correctement son temps et son agenda permet d’être un peu plus détendu. Néanmoins, il y a toujours des imprévus ou des demandes de dernière minute et c’est compliqué de refuser un client, surtout dans cette phase de lancement.
Connaissez-vous votre rythme et vos limites personnelles ? Les respectez-vous ?
Oui, mais actuellement je ne les respecte pas du tout. Je devrais plus respecter mon rythme mais ce n’est pas possible pour moi à cause de cette phase de lancement.
Vous arrive-t-il de déléguer certaines tâches à des collaborateurs ?
Depuis peu, je délègue les tâches de facturation. Cela ne prend pas des heures mais faire cela après une journée de 8h, c’est fastidieux.
Aviez-vous pris en compte la gestion du temps et la santé dans votre business plan ?
Non, je n’y avais pas pensé. Je me suis dit que, si ça marchait bien, j’aurais moins de temps pour moi, mais effectivement je n’ai pas pris ce paramètre en compte pour le lancement. Si c’était à refaire, je ne crois pas que je changerais.
Vous arrêtez-vous régulièrement pour faire le point ?
Je fais le point minimum une fois par mois pour évaluer les choses que je pourrais améliorer. C’est important de se remettre en question régulièrement pour pouvoir évoluer et s’adapter au marché.
Stress et mobilité : deux facteurs liés
Concrètement, quelles sont les situations qui génèrent pour vous du stress ?
Ce qui génère du stress c’est la gestion de l’agenda. Idéalement, il faudrait que les rendez-vous se suivent les uns après les autres et ce n’est pas toujours possible. Parfois, j’ai deux rendez-vous qui se suivent dans la même commune et là c’est cool.
Les problèmes de circulation dans Bruxelles sont-ils une cause de stress pour vous ?
Quand j’ai des rendez-vous à l’autre bout de la ville et que l’heure de pointe arrive, ça me stresse. Quand je suis dans un embouteillage, je me dis que je ne sais pas y faire grand-chose mais je me sens tout de même un peu plus nerveux, bien que je sache que cela ne changera rien à la situation.
Utilisez-vous aussi les transports en commun ?
Parfois. Quand je dois me rendre à des endroits peu accessibles en voiture, je privilégie le métro et ça me détend. Me déplacer en métro me permettrait d’être plus relax et ce serait moins cher mais le problème c’est le manque de réseaux. Il y a des endroits qui ne sont pas bien desservis et cela peut prendre 45 minutes pour faire 5 km.
Prenez-vous en compte les temps de déplacements et les problèmes de circulation dans l’organisation de votre agenda ?
Oui mais de manière limitée parce que, de toute façon, il y aura des embouteillages et si j’arrive en retard, le client aussi. Je laisse parfois une demi-heure de battement entre deux rendez-vous car je préfère arriver un quart d’heure à l’avance qu’un quart d’heure en retard et devoir après décaler tous mes rendez-vous.
Manger, dormir… rester confiant
Le manque de temps et la fatigue ont-ils un impact sur votre alimentation ?
Pour moi, l’alimentation reste vraiment très basique et c’est vrai que, quand je mange avec ma compagne, le niveau est tout de suite plus relevé. Sinon, je mange vite fait, en 5 minutes et pour moi ce n’est pas l’activité principale de la journée, loin de là. Parfois, la fatigue me donne l’impression que j’ai faim et je m’empiffre alors de bonbons ou de chocolat au lieu d’aller dormir tout simplement.
Votre activité professionnelle a-t-elle un impact sur la qualité de votre sommeil ?
Quand tout va bien, je dors bien. Mais quand l’activité est un peu plus calme ou quand il y a des questions importantes et que j’y réfléchis, ça augmente le stress et impacte mon sommeil. Ou alors, quand j’apprends quelque chose en début de soirée, j’y pense et cela peut influencer mon sommeil, de façon positive ou négative.
A quoi pensez-vous au lever ?
Quand je me réveille je pense à la journée qui m’attend. Pas de manière négative ou positive, juste ce que j’ai à faire et à quelle heure.
Votre parcours professionnel a-t-il eu une influence sur votre confiance en vous ?
Avant de me lancer seul, j’ai travaillé dans un bureau d’expertise pendant un petit temps. Nous avons mis fin à cette collaboration. Au niveau de la confiance en soi, c’est toujours un peu compliqué quand on arrête de travailler avec quelqu’un, même si c’était de commun accord. Je ne l’ai pas vécu comme un échec, plutôt comme une expérience qui m’a permis d’embrayer et de me lancer seul. Je n’ai pas vraiment eu de doute ; quand j’ai vu que cette collaboration touchait à sa fin, je me suis dit : « Je me lance c’est le moment ».
Dans votre travail actuel, quels sont les facteurs qui influencent votre confiance en vous ?
Quand le client revient, ça confirme que le travail est bien fait et que l’aspect humain est présent. Mes clients me renvoient souvent que je suis expert et qu’en plus, je suis sympa. Je leur réponds : « Il n’y a pas de raison de ne pas être sympa parce que j’aime ce que je fais ».
Équilibre vie privée et vie professionnelle : vivre en couple quand on est tous les deux indépendants
Avez-vous des difficultés à concilier vie privée et professionnelle ?
Quand ma compagne était salariée, elle ne comprenait pas que je travaille en soirée. Pour elle, les choses étaient plus faciles au niveau des horaires. J’étais content qu’elle se lance comme indépendante complémentaire pour qu’elle se rende compte de ce que cela implique : on est plus flexible mais on ne décide pas vraiment de son temps, on doit s’adapter au client, pour ne pas le perdre.
Faites-vous des pauses ensemble ? Partez-vous en vacances ?
Pour partir, c’est difficile de prévoir quelque chose car les rendez-vous se mettent toujours à la dernière minute.
Comment a évolué l’équilibre entre vos vies privées et professionnelles ?
Maintenant que nous sommes tous les deux indépendants, l’équilibre est mieux respecté, on coordonne nos agendas et on fait plus de choses de manière spontanée. Notre vie privée est plus épanouie.